Charte des adhérents

Il m’est apparu indispensable au stade de développement de notre école de rappeler quelques règles inhérentes à la pratique à l’enseignement d’un Budo tel que l’Aïkido.

Afin de clarifier les choses je me suis inspiré du livre de maitre Tamura Noboyushi , « Etiquette et transmission » qui contient tout ce qu’il y a à savoir de notre engagement dans la pratique, que ce soit en tant que débutant, Dohaï, kohaï, sampaï, disciple et maître.

1. l’Aïkido

L’Aïkido est une méthode de développement tant physique que spirituelle (chacune des facettes ne pouvant se dissocier l’une de l’autre et, chacune d’elles ne prenant pas le pas sur l’autre et se nourrissant l’une de l’autre).

Elle permet de faire grandir l’être humain en lui permettant de se construire en découvrant sa véritable nature et sa place dans l’univers, valorisant les valeurs morales et spirituelles nécessaires à la construction de l’être humain.

Depuis maintenant 38 ans, je suis cette ascèse et je commence seulement à comprendre la nécessité d’appliquer à la lettre les principes de mes maîtres, afin de préserver, développer et pouvoir transmettre une méthode qui permettra à chacun, de se construire en tant qu’individu libre et respectueux d’une tradition séculaire issue de la grande tradition du Budo.

Il ne s’agit pas de s’attacher à l’efficacité et à la puissance d’une technique, afin de soumettre ou de blesser un adversaire, il s’agit plutôt d’appliquer les principes de l’univers, afin de créer un univers d’unité et d’harmonie.

Cette ascèse implique donc de se vaincre soi-même, de refuser la colère, la paresse, la peur…et avant tout l’orgueil.

A l’instant où germe chez le pratiquant l’idée que sa technique est bonne, tout progrès cesse.

2. L’enseignant

L’enseignant est un élève plus avancé que les autres, qui transmet une tradition cherchant perpétuellement à progresser en travaillant techniquement, mais aussi spirituellement, ainsi que moralement, afin de devenir un exemple.

Pour ce faire, il doit corriger les défauts techniques et spirituels de ses élèves comme s’ils étaient ses enfants, afin qu’ils avancent dans une direction juste et s’y consacrer corps et âme, avec passion, car rien ne peut se faire sans passion.

Il faut ressentir les besoins spécifiques des élèves afin de progresser ensemble, en s’attachant à ce que chacun reçoive autant qu’il donne.

Un modèle technique et spirituel idéal peut alors apparaitre et donner au pratiquant l’envie d’y parvenir. Ainsi vous pourrez remercier vos élèves de leur progrès et de vous avoir fait progresser, votre position d’enseignant vous ayant amené à réfléchir et à étudier.

L’enseignant doit s’attacher à travailler sans brutalité, ni douleur, qui pourrait blesser ou rebuter un élève, mais doit plutôt l’amener progressivement à s’intéresser à la pratique.

Les enseignants doivent se respecter et partager ensemble, plutôt que de se mesurer. Le bon professeur n’est pas celui qui est le plus fort physiquement et techniquement que les autres, mais quelqu’un qui s’attache à la compréhension juste et claire des principes pouvant guider les élèves sans errements sur la voie de l’Aïkido.

En ce qui concerne la méthode d’enseignement, il est avant tout nécessaire de se rappeler quelques principes fondamentaux.

L’enseignant doit, par son attitude, inspirer la relation de maître à disciple, qui est une relation traditionnelle s’apparentant à la relation identique existant entre les parents et leurs enfants.

La véritable relation se faisant par transmission directe et l’on doit s’efforcer de ne pas briser ce lien.
L’enseignant doit s’efforcer de montrer avec clarté, précision et justesse afin de mettre en valeur les directions fondamentales, et donner l’envie aux élèves de les mettre en pratique.

L’explication de la technique ne doit que porter sur les points essentiels, sans pour autant scinder la technique en phases distinctes.

Faire un et retrouver l’harmonie est le but.

Exceptionnellement, si une technique présente une difficulté on peut la décomposer en phases simples.
L’élève imite la technique montrée par le professeur sans la discuter, en la répétant jusqu’à sa parfaite intégration, développant puissance, rapidité et finesse.

L’enseignant ne doit pas simplement s’attacher à corriger l’apparence d’une technique mais doit chercher à comprendre, saisir et couper les racines de l’incompréhension et de l’erreur, pouvant alors préciser l’utilisation de la respiration, la manière de poser les pieds, les mouvements et l’utilisation des mains, le changement de niveau des hanches et l’utilisation du Ki.

Il faut développer le sens de l’observation et voir chez tout pratiquant, en comparant sa technique à celle des autres pratiquants, enseignants, avancés, débutants.

Les moments de fatigue ou de blessure doivent amener le pratiquant à développer ce sens de l’observation.
Enfin, certains s’entrainent assidûment mais refusent de pratiquer avec les débutants ou ceux qu’ils estiment mauvais. Ils resteront prisonniers de la technique se privant de la voie de l’unité et de l’esprit qui ne doit pas rejeter les autres, mais accepter les autres. En faisant cela ils ramènent tout au domaine étroit de l’égo.

Lorsqu’Aïte existe, la pratique existe et l’émulation réciproque peut se faire, chacun pouvant progresser dans la joie et l’harmonie.

En ce qui concerne le Rei (reshiki et resigaho), au japon on considère qu’il représente l’alpha et l’oméga du Budo. Le livre de Tamura senseï sera le plus explicite et vous amènera à la politesse du cœur au sens large de Kokoro.

Pourquoi une charte ?

Et bien depuis seize ans nous développons cette association, non pas comme un club sportif mais comme un ryu, une école dirigée de façon familiale qui s’attache à transmettre au plus près l’enseignement de Tamura senseï aussi bien techniquement que philosophiquement.

Depuis seize ans que cette équipe s’est renforcée :

  • Elle en a fait le plus gros club de la région
  • Une réussite aux examens de plus de 80%
  • Une équipe unie qui prend plaisir à pratiquer ensemble
  • Un taux de renouvellement de plus de 80%
  • Un enseignant BE2 ,5° dan fédéral et aïkikai, médecin fédéral, membre du comité directeur de la fédération et CER de la région d’une implication totale qui nous oblige à être irréprochables vis-à-vis de la ligue, gérée par le président de la FFAB ainsi que de la FFAB elle-même.

Cette association est composée d’un bureau administratif coopérant étroitement avec le référent technique, comme vu précédemment dans étiquette et transmission. On ne peut dissocier l’aspect technique et l’évolution spirituelle. Il en va de même dans l’association, la technique ne peut exister sans l’administratif, chacun ne prenant pas le pas sur l’autre mais coexistant au service d’une même cause, l’intérêt général.

Premier pilier : Le respect

Chaque adhérent s’engage à respecter son enseignant, le bureau, et chacun des pratiquants.
Chaque adhérent doit également respecter le règlement intérieur, les statuts, les décisions prisent par le bureau.

Notre association à travers le bureau, est en constante relation avec la fédération, la ligue d’appartenance et la municipalité, permettant de transmettre ainsi les informations et les décisions nationales, permettant aussi de travailler en adéquation avec les décisions nationales, régionales et municipales.

Deuxième pilier : La sélection vers les grades et l’enseignement

L’enseignant principal en accord avec le bureau et les besoins de l’association, dans l’intérêt de l’association et de l’ensemble des pratiquants, est seul juge de décider qui est « apte ou pas » à passer un grade ou une formation, en n’acceptant aucune pression, quelle qu’elle soit pouvant modifier ce jugement. Il n’appartient pas à l’élève de décider de sa propre évolution au sein du club. Seuls les besoins collectifs orientent le bureau dans ces décisions. Afin de répondre au mieux aux demandes des adhérents, ceux-ci s’engagent à informer le président et son bureau de la vie de notre section.

C’est pourquoi les envies des pratiquants, quelles qu’elles soient, et pour ne subir aucune frustration, ne devront pas prendre le pas sur les décisions du dirigeant technique. Il leur faut apprendre la patience, principe obligatoire à toute progression en Aïkido.

Le pratiquant doit comprendre qu’adhérer à l’association ne donne pas que des droits, mais implique des devoirs de respect, de sincérité, de loyauté et de fidélité à l’égard de tout le groupe.

A cette fin, les enseignements de Tamura Senseï obligent à des sacrifices et un engagement total, sincère, sans concession, non pas pour valoriser nos égos, mais pour nous mettre au service d’une cause plus grande et plus noble, qui permettra de développer et de pérenniser cette transmission afin d’aller vers une humanité plus juste et meilleur, à travers la pratique et l’enseignement de l’Aikido.

Le bureau en symbiose avec l’enseignant a crée en son âme et conscience un Dojo de puristes entièrement dévoués et fidèles à notre Senseï Noboyushi Tamura qui avait librement choisi la FFAB comme berceau de sa pratique. Nous nous revendiquons de cette appartenance au sein du club et attendons de nos pratiquants le même engagement.

Pour conclure

Le pratiquant qui s’engage vis-à-vis de la charte devra s’astreindre à un code de conduite consistant à montrer l’exemple, par son comportement.

Il choisira d’être, plutôt que de paraitre, respectant les individus, même lors de divergences d’opinion, quelque soit leur niveau.

Il devra être à l’écoute et adapter son attitude pour répondre au mieux aux besoins des élèves, afin de rester juste, loyal et impartial vis-à-vis d’eux.

J’attends de chacun qu’il comprenne que je ne tolèrerai plus de remise en question, ni de mes décisions techniques, ni des décisions administratives du bureau.